La Renouée du Japon

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Foyer de Renouée du Japon
Foyer de Renouée du Japon
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Sa capacité à se reproduire, à éliminer ses concurrents en font une ennemie de la biodiversité. Elle a développé une véritable stratégie de compétition envers les autres plantes :

  • la sécrétion de substances a été mis en évidence au niveau des racines de la plante qui font mourir les racines des plantes avoisinantes.
  • la densité des feuilles empêche tout développement d’autres plantes par manque de lumière Cette plante a des préférences pour les sols acides, humides, son optimum se situant à un ou deux mètres au dessus du niveau du lit de la rivière. Les périodes d’immersion doivent être courtes car elle ne supporte pas l’asphyxie racinaire. Elle peut former de larges fourrés denses. On la trouve aussi dans les milieux rudéralisés (bords des routes, alentours des jardins, terrains abandonnés) où elle tolère pratiquement tout type de sol.

Où la trouve-t-on ?

Elle colonise les bords des canaux et les rivières sous forme de massifs épars ou de vastes herbiers impénétrables. Elle s’installe préférentiellement dans des zones remaniées par l’homme et prolifère le long des axes routiers, des voies ferrées mais aussi dans les terrains vagues, les forêts et les marais.
Lors de la période automnale (ou hivernale), les grandes renouées se dessèchent et émettent alors de nombreux déchets dans les rivières. Cette importante biomasse? rejetée dans la nature peut provoquer des pollutions organiques et dégrader la qualité des eaux servant à l’alimentation humaine. L’accumulation de déchets peut également bloquer l’écoulement des eaux.

Sur le bassin de l’Erve, on trouve cette plante presque partout de façon localisée (jardins, bord de routes), mais au bord des cours d’eau elle est bien implantée sur les berges de la commune de Ste Suzanne, des foyers sont également observés sur les communes de Ballée et St Pierre sur Erve. Cette plante est suivie depuis 2008 par le Syndicat. Des essaies de bâchage ont été entrepris sur des foyers mais peu concluant.

Comment lutter contre la Renouée ?

La meilleure méthode consiste à arracher manuellement les plantes 2 fois, au minimum, par an, une première fois vers la mi-juin, une deuxième fois début octobre. Mais même en procédant ainsi, le résultat est loin d’être garanti. Cette méthode se limite plutôt aux petites surfaces et aux populations de plantes peu développées. Le bâchage de terre après arrachage puis la plantation peut localement faire régresser la plante mais cela est aussi réservé à de petites surfaces.
Les berges nues ou faiblement boisées la favorisent car la Renouée supporte moins la concurrence des arbres et de la lumière. Une ripisylve? dense peut ainsi limiter sa propagation. Peu appétante, le bétail néglige de la consommer, en dehors, semble-t-il, des chèvres.

Le traitement chimique est proscrit au bord des cours d’eau et demeure inefficace : la plante repousse très bien après un désherbage. Le broyage sans récupération de la matière, par la dispersion des fragments de la plante, augmente considérablement le risque de sa dispersion et est donc à proscrire.

fleur Renouée du Japon

A noter

Attention à la dissémination de la plante !

Comme de nombreuses plantes, elle a un mode de reproduction sexué (par les graines qui sont peu nombreuses) et surtout un mode de reproduction végétatif par ses rhizomes (racines). Par conséquent, à partir d’un petit fragment de racine, la plante se reproduit. En plus de la reproduction naturelle, la fragmentation puis le transport de morceaux de racines peut se faire par érosion des berges lors de crues printanières. Mais surtout, des travaux de terrassement avec transport de matériaux offrent à la plante de nouveaux territoires. Le remblaiement des berges est donc proscrit si l’on ne connait pas l’origine des terres transportées.